Marion Noel, patineuse artistique adulte
July 8, 2005 on 10:09 am | In Interview |Marion Noel est une patineuse artistique adulte ayant débuté enfant qui vient tout juste d’intégrer les compétitions adultes en commençant par la coupe de la Montagne 2005.
Qui es-tu ?
Bonjour ! Marion, 25 ans, sexe féminin, originaire de Nice. J’habite dans les Vosges où je suis doctorante en sciences du bois. Et je suis passionnée à la fois de musique (classique, piano, et aussi jazz, musiques traditionnelles, variétés… enfin, presque tout, quoi), et de patinage artistique.
Quand, comment et pourquoi as-tu commencé le patinage ? Et le patinage adulte ?
Dans quel club/patinoire évolues-tu ? Comment est-ce ?
J’ai fait une saison de patinage à Nice quand j’avais 5 ou 6 ans. Juste le temps de me déguiser en chat à Noël et en… je sais pas trop quoi… à Carnaval ! Simplement car mes parents m’y avaient inscrite. En fait, mon père avait patiné. Il avait commencé tard, vers 25 ans, et était parvenu à passer quelques doubles ! Un vrai patineur adulte précurseur, quoi ! Donc, c’est lui qui a dû avoir l’idée de m’inscrire. Et puis j’ai arrêté après seulement une saison pour des raisons logistiques (!) : la naissance de mon petit frère qui risquait d’avoir un peu froid dans les gradins !
Arrêt complet jusqu’à 13 ou 14 ans où je suis retournée en séance publique par hasard avec des amies et ça a été le déclic ! À partir de ce jour, je suis allée en séance publique tous les dimanches matins ! J’ai acheté les patins, les genouillères (!!) et puis zou ! Du coup, mon père a eu des fourmis dans les jambes et on a repris ensemble. Il m’a appris (il ne me restait pas grand chose de ma saison « déguisements » !!) les bases : croisés, trois, saut de valse, etc. Et puis à la rentrée, la première année, j’ai commencé à partager une demie heure de cours particulier avec une amie en séance publique. Elle travaillait axel et doubles, et moi, j’apprenais les simples.
Et ensuite je me suis inscrite au club de Nice, le NCAP, pendant 3-4 ans je crois, j’ai passé des médailles jusqu’à mon PN3 raté ! Les cours là-bas étaient vraiment bien et les profs très sympas. C’est un gros club (plus de 500 adhérents à l’époque), j’y ai passé du bon temps et beaucoup progressé. À la fin je passais l’Axel. Et puis j’ai arrêté, études obligent, tout en gardant quelques séances publiques. Mais travailler toute seule, il n’y a rien de mieux pour prendre des défauts. Et puis 4 ans après mon second arrêt, j’ai déménagé sur Épinal, où il y a un club de danse, mais pas d’artistique (le plus proche est à Nancy, 75 km, à pieds, c’est compliqué !). J’y ai passé deux ans, dans le groupe médailles. J’ai appris la préliminaire mais la majeure partie du temps on faisait des exercices de glisse. L’ambiance était très bonne aussi. Et il y avait une équipe de synchro, c’était génial, mais l’équipe était très hétérogène : de 10 à 20 ans, avec les tailles qui vont avec… en synchro, c’est un peu compliqué. Mais ça a été une super expérience. Sauf qu’au bout d’un moment j’en ai eu marre d’être sur la glace et de ne pas sauter, et de ne pas pirouetter… alors j’ai arrêté. Pendant 2 ans, donc jusqu’à cette année, où j’ai repris l’artistique à Nancy, en cours adulte 1h par semaine officiellement, mais vu que le même soir, j’avais répèt de jazz à Epinal, je n’y suis allée qu’une fois sur deux… L’ambiance est très bonne aussi, en groupe adulte, on n’est pas très nombreux, peut-être une douzaine, dont 2 puis 4 artistiques en cours d’année. C’était très chouette car sur les 4, on était deux PN1-PN2 et deux bronze-vermeil, je crois. C’était très instructif de travailler ensemble et très sympa.
Mes débuts en patinage adulte ? Cette année à la Mountain Cup 2005. En surfant sur le net, je suis tombée sur le Yahoo Group et je me suis inscrite. C’est en lisant tous les mails des membres que j’ai découvert que le patinage adulte existait. Je n’en avait aucune idée auparavant. J’en ai parlé à un des mes amis de Metz qui a rencontré des patineurs adultes du club de Metz, compétiteurs. Là, ça a commencé à devenir une réalité, et on a décidé de s’inscrire tous les deux pour la Mountain Cup, pour voir. Et là, je crois bien que j’ai attrapé le virus !
Quel est le résumé de ta carrière de patinage adulte ?
Ca va pas être trop long. Ma seule et unique compèt adulte pour le moment est donc la Moutain Cup de cette année où j’ai fini 6ème sur 12 en bronze dames I. J’ai adoré l’ambiance, et les gens, et puis tout quoi ! Donc, je recommencerai, dès la rentrée !
Ce que tu aimes dans le patinage (adulte) ?
Sur la glace, on se sent libre, léger, rapide. Et j’adore travailler “en équilibre”, tout ce qui nécessite des appuis de carres bien controlés. Ce sont des sensations extras qui font qu’on n’arrive plus à s’en passer, une fois qu’on y a goûté…
Une vraie drogue ! Et puis, le côté artistique permet de prendre conscience de son corps, de s’accepter, de travailler sa façon de bouger dans l’espace, de se tenir…
Dans le patinage adulte, ce que j’aime, c’est être dans les gradins avec un petit groupe de gens, et me mêler à tous les autres qui applaudissent, encouragent, montrent leur sympathie et leur affection à leurs camarades de club, ou à leurs adversaires, qui lancent des peluches avec un petit mot écrit dessus… J’aime manger au resto le soir de la compét avec tout ce petit monde-là et discuter patinage sans s’en lasser une seconde… Et puis j’aime aussi les programmes vraiment personnels des adultes qui s’investissent pour de vrai dans leur choix de musique, la fabrication du costume, la chorégraphie…Ils laissent parler leur personnalité… Les programmes de création notamment sont plein de bonnes idées.
Au niveau patinage, que dois-tu travailler en priorité ?
L’EXPRESSION CORPORELLE, clairement ! C’est très très dur pour moi de m’exprimer dans ce sport. Longtemps, j’ai préféré la performance : passer un saut, centrer une pirouette… mais ça ne suffit pas. Je veux acquérir de l’aisance et un peu de grace ! Et pour ça, va falloir travailler !
Quel matériel utilises-tu ? Pourquoi ?
Des Risport Super Diamant que j’ai depuis mes débuts à Nice et qui ne sont toujours pas bons à jeter. Je les adore et suis trop bien dedans. Les lames : des Gold Seal que mon père avait achetées il y a très longtemps pour une bouchée de pain et qu’il m’a données. Elles ont été abîmées lors d’un affûtage « cavalier » mais elles sont super, j’ai de la chance.
Qu’est-ce que le patinage adulte pour toi ?
Je trouve qu’on ne devrait pas appeler ça « patinage adulte » mais patinage tout court. Si on y réfléchit, le patinage artistique est constitué de plusieurs éléments : les sauts, les pirouettes, les pas de liaisons, et puis l’aspect artistique : l’aisance dans la chorégraphie, la glisse, l’endurance, aussi. Pourquoi les adultes, ou les jeunes qui ne sont pas considérés comme suffisamment doués, ne devraient travailler que des sauts et des pirouettes, sans jamais pouvoir aller jusqu’au bout en créant un « spectacle » à partager avec un public et des juges. La comparaison n’est pas idéale, mais c’est comme si on demandait à un volleyeur de travailler uniquement les smashes et les services, mais pas de match !
Et pourquoi faire des classes d’âge, je ne comprends pas. Des classes de niveau suffisent. Si un adulte progresse moins vite, il reste plus longtemps dans le même niveau et puis c’est tout… Je peux comprendre que ce ne soit pas facile pour un adulte débutant d’apprendre les bases avec des enfants de 5 ans, mais bon… Il semble qu’il y ait toujours eu cette division en trois catégories : compétition (enfants poussés à bloc), loisirs (ados ayant commencé trop tard), et adultes (cas désespérés…). Mais il n’y a pas de raisons que ça ne change pas !
Que manque-t-il au patinage adulte ?
La « médiatisation ». Dans les clubs, et auprès du grand public. Et puis, une évolution des mentalités dans le milieu même du patinage. Je ne connais pas assez ce milieu (je parle de l’organisation des clubs, etc., je suis plus consommatrice qu’actrice pour l’instant) pour porter un jugement, mais c’est un sport un peu trop sélectif, non ? Les adultes ne sont pas les seuls, les ados qui commencent tard pourraient progresser vite et atteindre un niveau plus élevé avec une vraie motivation des clubs. Il y a aussi parfois certains critères physiques qui font qu’on est classé directement comme inintéressant… Mais je parle de façon générale. Certains clubs, dont ceux que j’ai fréquentés sont supers sous tous points de vue et permettent à ceux qui le veulent de progresser comme ils l’entendent.
Comment t’investis-tu dans le patinage adulte ?
Pour l’instant, je réponds à une interview qui pourrait peut-être motiver un internaute ou deux à se lancer dans l’aventure… Sinon, je suis ouverte à toute proposition.
Comment vois-tu l’avenir du patinage adulte ?
Je ne le connais pas depuis suffisamment longtemps, mais on risque d’évoluer vers le système anglo-saxon ou le patinage adulte semble bien plus populaire. Il n’y a pas de raison que ça ne soit pas le cas.
Quelle est la question qui manque dans cette mini interview ? Réponds-y s’il-te-plait.
À quand l’interview de l’intervieweur ? ;-)
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